La filière française

Dans un contexte de campagne 2021 mondialement de nouveau à la hausse avec 39,2 Millions de tonnes, les Organisations de Producteurs nationales auront réalisé des livraisons de 175.636 tonnes aux usines. 164.729 tonnes nettes (dont 21.360 tonnes en AB), après réfactions contractuelles, ont été transformées. Après la campagne 2020, avec un net recul dans les volumes livrés, c’est malheureusement le fait de la climatologie de fin de saison qui a entrainé de nouveau l’abandon de parcelles dans la zone Sud-Ouest, 274 hectares dont 157 en AB. Avec 10.906 tonnes de réfaction, ce sont 6,2 % des volumes livrés qui n’ont pas été agréés en 2021. Cette augmentation de la réfaction est aussi la conséquence la fin de saison.

La moyenne nationale des livraisons de tomates par exploitation de 815 tonnes retrouve un peu des couleurs par rapport au 721 tonnes de 2020 mais la chute est quand même vertigineuse par rapport aux 1.045 tonnes de 2017 et aux 1.040 tonnes de 2016. Outre la climatologie, elle est aussi en partie le fait d’une augmentation des surfaces en AB.

Toutefois, si tous les bassins de productions sont concernés par cette chute conséquente des livraisons, il faut noter la très grande disparité des régions ainsi que l’impact de la spécialisation des exploitations de ces différentes régions.

Ainsi, les livraisons moyennes des exploitations de Provence après avoir augmentées significativement pour atteindre leur meilleure performance de ces dix dernières années à 2.040 tonnes en 2017, ont perdu 27 % à 1.488 tonnes en 2019 et se sont stabilisées à 1.479 tonnes en 2020. En 2021, meilleure année pour cette région, elle grimpe à 1.866 tonnes. L’impact des nouvelles exploitations en AB est moins visible du fait d’un meilleur rendement en 2021.

Dans le Sud-Ouest, la baisse de la moyenne des livraisons est quasiment la même qu’en 2020, très marquée par rapport à 2019 et toutes les autres années, à 360 tonnes contre 347 tonnes en 2020 et 589 tonnes en 2019. Outre les exploitations en AB qui représentaient potentiellement 33% des surfaces, c’est bel et bien le climat qui en est la raison et donc l’abandon des 274 hectares dont 157 en AB.

Les livraisons des exploitations de Rhône Alpes après la stabilisation à 491 et 505 en 2018 et 2019, l’augmentation à 585 tonnes en 2020, retombent à 493 tonnes en 2021. Le climat de cette zone y est aussi pour beaucoup.

Ces moyennes régionales masquent cependant l’existence d’une très grande diversité des exploitations productrices. Le Sud-Ouest a 56 % des exploitations et livre 40.600 tonnes en 2021, soit 25% du volume national. Il n’y a que 7 exploitations sur 113 (soit 6.2 %) qui livrent plus de 1000 tonnes en Nouvelle-Aquitaine et Tarn et Garonne contre 31 sur 89 (soit 34.8%) dans le Sud-Est.

Les 8 exploitations (9 % de producteurs du Sud-Est ou 4 % du National) qui livrent plus de 3.000 tonnes chacune, livrent 46% du volume du Sud-Est et 35% du volume National.

Une superficie nationale de 2.521 ha a été déclarée en 2021 dont 558 en AB.

Évolution du nombre de producteurs, du tonnage et des superficies

Le nombre d’exploitation qui s’était redressé en 2008 et qui, en 2011, avait atteint son meilleur niveau avec 195, diminue de 11 % en 2018 à 164 exploitations et semble croître à nouveau depuis 2019 pour atteindre 202 exploitations en 2021.

 

 

Le graphe ci-dessus montre bien l’évolution des rendements moyens et notamment en fonction de la destination (cf AB et l’arrivée des variétés tolérantes). Cependant, la pente ascendante est faible si on exclut les rendements en AB et cela peut s’expliquer par le changement climatique et surtout la contrainte règlementaire… Précisons que pour les calculs, les surfaces abandonnées n’ont pas été comptabilisées.

Tonnages, Surfaces et Rendements AB et Conventionnels selon les départements

 

Le rendement national moyen par hectare de 73 tonnes est toujours en augmentation depuis 2018 (mauvaise année climatique), mais n’atteint pas le record de 2017. Il y a plus de surfaces en AB qui sont en amélioration de rendement depuis 3 ans.  Comme indiqué dans le tableau, de nouveau, en 2021, des surfaces ont dû être abandonnées du fait des conditions climatiques dans le Sud-Ouest. Cela concerne 274 hectares dont 157 en AB. 2247 hectares ont donc réellement été récoltés pour un volume net transformé de 164.729 tonnes. Ce rendement moyen national masque, quel que soit le bassin de production, des écarts importants d’un département à l’autre en fonction du système de production conventionnel ou en AB. Le tableau l’illustre, ainsi que les suivants ci-après.

 

 

La région Nouvelle-Aquitaine, avec 4 départements et le département du Tarn et Garonne, après avoir dépassé les 70.000 tonnes en 2015, et retrouvé en 2017 son niveau de production plus habituel de 60.000 tonnes, ne totalise en 2018 qu’un peu moins de 30 % des livraisons nationales avec 41.000 tonnes, rebondit en 2019 avec 52.390 tonnes, soit 34% du volume national et dégringole en 2020 et 2021 avec 37.173 et 40.101 tonnes, soit 27 et 24 % du volume national.

Le département du Lot et Garonne maintient tout de même sa seconde place avec 26.660 tonnes, mais ne représente que 33 % du département des Bouches du Rhône qui totalise 79.918 tonnes des Bouches du Rhône.

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